Actualités > Lancement officiel des travaux de reconstruction des mausolées de Tombouctou (Mali) inscrits sur la Liste du patrimoine mondial

Le 14 Mars, le Gouvernement du mali, l’UNESCO et la population de Tombouctou ont organisé la cérémonie marquant le lancement officiel de la reconstruction des mausolées de Tombouctou, délibérément détruits lors de l’occupation du nord du Mali en 2012. Cette cérémonie a eu comme point fort la pose de la première « pierre » (brique de terre) par le ministre de la Culture du Mali, Monsieur Bruno Maiga sur les 2 mausolées qui jouxtent la célèbre mosquée de Djingareyber.

Au cours de l’occupation, les extrémistes ont détruits tous les mausolées de Tombouctou, des édifices qui témoignent de l’âge d’or de cette ville, en tant que centre économique, intellectuel et spirituel au 15e et 16e siècle. Ces monuments sont aussi des exemples exceptionnels de l’architecture de terre dont l’entretien, jusque-là assuré par les habitants, a été délibérément interrompu par les insurgés. Seize de ces monuments font partie du site malien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial.

Lors de la cérémonie, le ministre de la Culture du Mali, Bruno Maiga a posé la première pierre de terre sur les mausolées de Sheik Baber Baba Idjè et Sheik Mahamane Al Fullani, et ce en la présence de David Gressly, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour le Mali ; Moustapha Dicko, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et Hamadoun Konaté, ministre du travail et des Affaires sociales et humanitaires, et de diplomates de l’ Union Européenne, de la France, de la Suisse et de l’Afrique du Sud.

La reconstruction de ces deux premiers mausolées a été confiée à un groupe de maçons locaux sous la supervision du chef de leur corporation et de l’Imam de Djingareyber, aisni que d’un architecte malien, Mamadou Koné. Elle est déjà quasiment terminée (voir photos). Elle a été financée par le Mali et l’UNESCO avec le concours d’Andorre, du Royaume de Bahreïn, de la Croatie, Maurice et a pu être mise en place grâce au soutien logistique de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et au concours de CRAterre pour l’assistance à la définition de l’approche méthodologique d’intervention auprès de la DNPC du Mali.

Au-delà de cette reconstruction physique Albert Gerard Koenders, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSMA, a déclaré « : protéger les civils, c’est aussi assurer la sauvegarde de leur histoire et de leur identité. Ce démarrage de la reconstruction des mausolées de Tombouctou est importante car ils représentent un caractère inaliénable de la ville, et ont une signification forte pour ses habitants. »

Dans le même temps, depuis Paris, Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, déclarait : « Le nom de Tombouctou est inscrit dans l’imaginaire de millions de personnes dans le monde et c’est un heureux jour pour nous à l’UNESCO car les efforts que nous avons consentis pour aider à la mobilisation en faveur de la population et de la culture de cette région du monde sont couronnés de succès ».

La reconstruction des mausolées va se poursuivre par vagues. Il est prévu que les structures soient terminées avant la fin de mois de juillet, alors que l’ensemble des finitions et mobiliers prendra encore quelques mois, mais sera probablement entièrement terminée avant fin 2014. D’autres travaux sont aussi programmés sur les 3 mosquées et aussi pour aider les populations en difficulté de la vieille ville à restaurer leurs maisons de façon préventive et pour renforcer la formation dans le secteur du Bâtiment. D’autres travaux sont aussi programmés à Gao, Djenné et Bandiagara.


Pose de la première brique de terre, 14 mars 2014. Photo Minusma


Les deux mausolées en cours de reconstruction. Photo Mamadou Koné


Les deux mausolées juste après le crépissage de terre. Photo Mamadou Koné